mardi 12 février 2008

Le privé ne sauverait pas le public en santé

« Dès qu’on permet le financement privé d’un système de santé, ça occasionne des problèmes » Jean-François Landry, chercheur de l’IRIS.

Journal Le Métro, le 12 février - L’apport croissant du privé ne résoudrait pas les maux du système de santé.

«Le financement privé des services médicaux et hospitaliers s’avère au mieux inutile, au pire nuisible», a déclaré hier le chercheur de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), Guillaume Hébert.

Le système de santé du Québec est financé actuellement dans une proportion de 70 % par des fonds publics. Pour le reste, les usagers contribuent par l’entremise de programmes d’assurances ou leurs impôts, ce qui constitue des dépenses privées.


Plus coûteux, moins efficaces

Les chercheurs de l’IRIS ont avancé que des soins financés par le privé seraient plus coûteux, moins efficaces et moins accessibles que ceux prodigués dans le système public.
Ils donnent comme exemple l’Australie, où la privation partielle du système de santé a coûté 1,3 G$ à l’État. En Angleterre, avec l’arrivée du privé, la qualité des soins s’est considérablement dégradée.

«Dans une optique de justice sociale, ce n’est pas en se tournant vers le privé que seront régler tous les problèmes», a ajouté le chercheur de l’IRIS, Jean-François Landry.

Du même coup, les chercheurs de l’IRIS réfutent les arguments des tenants du privé qui reposent sur le vieillissement de la population ou les coûts galopants du système de santé. Selon eux, l’augmentation des dépenses en santé est attribuable à la hausse des prix des médicaments et non au nombre grandissant des personnes âgées.

Plutôt que de laisser une plus grande place au privé en santé, Guillaume Hébert et Jean-François Landry suggèrent, entre autres, de miser sur les soins à domicile. Ils encouragent
le gouvernement à négocier les prix des médicaments.

Rapport de l’IRIS : http://www.iris-recherche.qc.ca/docs/Note-sante_2008.pdf

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Les soins à domicile, il faut y arriver.

Pour ce qui est du privé, je crois qu'il faut le mettre dans la joute. Le meilleur système de santé au monde est celui de la France et le privé joue sa part. D'autres pays comme la Suède, la Norvège et la Finlande jouissent d'un bon système et le privé y joue aussi un rôle.

Sans jeter le bébé avec l'eau du bain, il faut ouvrir la porte au privé.

Accent Grave

Unknown a dit…

J'aimerais rappeler la position de Henri Elbaz, directeur général de l'Hôpital général juif, lors de sa conférence, le 22 novembre 2007, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Il disait ce qui suit: "Il faut savoir que malgré tous les problèmes que nous connaissons, la performance du système de santé québécois est bonne comparativement à celle des autres provinces canadiennes quand on tient compte de plusieurs indicateurs, telles que l'espérance de vie, l'espérance de vie sans handicap et même les listes d'attente pour voir un médecin".
Is estimait de plus qu'ouvrir trop grande la porte au privé risquait de causer des pertes d'efficiences, voire même des problèmes d'accessibilité pour les service dits critiques car, "Dans une situation de pénurie majeure de personnel, (...) pouvons-nous nous permettre de voir nos infirmières, formées à grands frais par l'État, délaisser nos hôpitaux pour aller réaliser des opérations de routine dans le privé?"
Selon Henri Elbaz, le privé dénature la médecine. "Il ne devrait pas y avoir de contraintes dans l'esprit du médecin. Quand il y a un retour sur capital à assurer ou quand le patient devient une source de revenus, ça cause des dérapages" concluait-il.

Jimmy St-Gelais a dit…

@accent grave

Il faut faire attention avec le système français. Le privé est présent, mais tous les citoyens sont couverts également par la sécurité sociale. Le privé est un complément, rien de plus, desservant les opérations mineures.

Si le système de santé français est le meilleur, c'est que la solidarité en est au centre, contrairement à ce qu'on s'apprête à faire ici.

Anonyme a dit…

Ma pensée, qui n'est pas la «vérité» ne va pas à l'encontre de vos écrits.

Je ne suis pas du genre à tout remettre entre les mains du privé (comprendre des propriétaires américains qui sont déjà à la porte). Cependant, il faut absolument, justement pour des raisons de justice, régler certains problèmes spécifiques en octroyant certains services très encadrés au privé.

Je voyage assez pour savoir que la simple existence de notre service est précieuse mais qu'il nous faut emprunter certaines façons de faire à l'étranger.

Accent Grave