vendredi 29 février 2008

Avoir les moyens de ses convictions

Je dois l’avouer, j’ai été agréablement surpris des réactions à la publication du rapport Castonguay. Je croyais que le gouvernement libéral, même minoritaire, serait sympatique aux recommandations et que le ministre Couillard se montrerait plus réceptif à un système de santé mixte. Toutefois, même si la plupart des propositions émises par l’équipe de travail ont reçu un accueil plutôt tiède, il faudra être vigilents. Les entrepreneurs n’ont pas habitude de baisser les bras, surtout lorsque les possibilités d’affaires sont alléchantes…

Le grand perdant dans tout ça? Mario Dumont et l’Action Démocratique du Québec. Croyant encore une fois hausser son niveau de popularité aux yeux de l’électorat, son porte-parole en matière de santé, Éric Caire, s’est empressé de monter sur la tribune pour vanter les mérites du rapport et nous annoncer que « les Québécois auront davantage de soins grâce à l’ajout de services privés ». Même s’il rejette l’idée d’une hausse de taxes, M. Caire exige tout de même la participation du secteur privé. Mais le système privé, il va le prendre où son fric? Non seulement gobera-t-il une partie de nos impôts, mais il demandera une franchise, imposera le plafonnement des remboursements, et refusera certaines réclamations… Et les compagnies d’assurances qui agiront en tant qu’intermédiaires pour le paiement des factures, elles vont faire ça bénévolement? Quels seront les impacts sur votre salaire si votre employeur décide d’adhérer à des couvertures supplémentaires? Payez-vous Sicko pour connaître le reste! Nous faire croire que l’arrivée du privé en santé nous fera économiser de l’argent et accéder aux soins plus rapidement… c’est nous prendre pour des cons.

« Un prince, et surtout un prince nouveau, qui veut se maintenir, doit bien comprendre qu'il ne peut observer en tout ce qui fait regarder les hommes comme vertueux; puisque souvent, pour maintenir son état dans l'ordre, il est dans la nécessité d'agir contre sa foi, contre les vertus de charité et même contre sa religion. Son esprit doit être disposé à se tourner selon que les vents et les variations de la fortune l'exigent de lui. » Machiavel - Le Prince

Lorsque Mme Jérôme-Forget a donné le mandat à Claude Castonguay de préparer un rapport sur la question, les deux autres partis politiques ont eu l’opportunité de nommer deux experts pour participer à cette étude et contribuer à proposer des recommandations. Mario Dumont a alors fait appel à Mme Joanne Marcotte, adjointe administrative et réalisatrice du documentaire pamphlétaire l’Illusion Tranquille. N’étant pas une politicienne professionnelle ou une économiste de grand renom, Madame Marcotte se montre sincère dans ses prises de position et dans la confiance qu’elle démontre envers les vertus de l’entreprise privée. Elle représente cependant ce qui est le plus surprenant avec le courant néoconservateur nord-américain : une travailleuse de la classe moyenne qui fait la promotion des idéaux de la classe économique dominante. Comme beaucoup d’adéquistes et de conservateurs, elle défend avec force et détermination les libertés fondamentales des petits conservateurs : celles qui confortent l’égoisme et l’individualisme parce que, par dessus tout, on doit pouvoir chosir et payer soi-même les services qu’on reçoit, on peut se lancer en affaires et devenir auto-suffisant. Les salariés deviennent les messagers de l’Institut Économique de Montréal et du Conseil du Patronat. Comme le faisait remarquer l’américain Thomas Frank lors des élections présidentielles américaines de 2004 :

« Au cours des années 1990, un « populisme de marché » a dominé, inspiré par les stratégies de communication de Wall Street. L’idée centrale était simple : le marché est l’essence de la démocratie, laquelle ne saurait se concevoir sans lui. Puisque nous participons tous au marché – en achetant des actions, en arbitrant entre deux marques de crèmes à raser, en allant voir un film plutôt qu’un autre, les marchés expriment le choix du peuple. Ils nous apportent ce que nous demandons, déboulonnent l’ancien régime, donnent le pouvoir au consommateur. Essayer de les réglementer ou vouloir contrecarrer leur effet ne peut alors constituer qu’arrogance et tentation tyrannique des élites éduquées qui veulent continuer à passer devant tout le monde… »

Les conseillers néophytes de l’ADQ et du Parti Conservateur s’inspirent de plus en plus des stratégies de la droite américaine afin de rallier les travailleurs aux idéaux économiques et de les détourner du traditionnel clivage entre les travailleurs et les patrons, pour finalement les amener à se dissocier de l’ensemble des citoyens qui prônent la solidarité. Je ne crois pas que la stratégie adoptée par ces deux formations politiques fonctionnera au Québec. Si on se fie aux traditions humanistes du peuple québécois, il est fort à parier que la position de Mario Dumont sur la privatisation des services de santé ne rejoindra pas celle de la majorité des citoyens. Ça, Jean Charest, Pauline Marois et Amir Khadir le savaient…

De toutes façons, Rockland MD s’est tiré une balle dans le pied…

Cet article a été publié sur Un Homme en Colère le 23 février 2008 et sur Cent Papiers le 24 février 2007

vendredi 22 février 2008

L’OTAN doit se retirer de l’Afghanistan

La semaine dernière, la rumeur d’élections fédérales commençait à être de plus en plus forte et le gouvernement de Stephen Harper démontrait un grand intérêt à perdre un vote de confiance qui permettrait de déclencher le processus. Les libéraux n’ont pas eu le courage d’affronter les conservateurs sur la question de l’Afghanistan, préférant annoncer qu’ils voteront contre le budget, prévu pour le 26 février prochain.

La veille, la Chambre des Communes sera donc appelée à voter sur une motion du Parti Conservateur concernant la poursuite de la présence militaire canadienne en Afghanistan. Cette proposition, qui sera sans doute modifiée pour répondre aux propositions des libéraux, ne change en rien la vraie mission du Canada - allié de l’OTAN – chargé de télégraphier les ordres du Pentagone vers ce pays lointain, endroit stratégique du globe où les américains doivent absolument faire sentir leur présence aux russes, aux iraniens et, bien sûr, aux chinois. C’est un rôle essentiellement militaire et politique que l’état-major canadien, actuellement en parfaite symbiose avec l’exécutif du parlement, est appelé à jouer dans ce pays envahi par les Etats-Unis. Comme le précise l’analyse de Guy Charron :

« D’un côté, les soldats sont utilisés comme chair à canon pour obtenir le respect que l’on donne au « prix du sang » dans les instances dirigeantes mondiales, avec d’immenses coûts pour la population civile afghane, y compris la subjugation économique et politique de leur pays. De l’autre, le Canada déploie une équipe ayant des pouvoirs similaires à ceux de ministres auprès du gouvernement Karzaï pour influencer et modeler la région en accord avec ses intérêts stratégiques fondamentaux. »

En moins de deux ans de pouvoir, il est peu probable que les conservateurs aient eu le temps de mettre au point des politiques extérieures aussi détaillées… Les américains sont sûrement dans le coup. Selon certains journalistes, les États-Unis ne tiennent pas vraiment à demeurer en Afghanistan. Un gouvernement fantoche ferait très bien l’affaire. Les américains veulent cependant paralyser les talibans et l’insurrection avant de plier bagages. L’OTAN fera très bien l’affaire… Les intérêts économiques entrent en jeu, les possibilités d’affaires se précisent. Ça allume les conservateurs et leurs amis des chambres de commarce…

Cette guerre n’est pas légale. Les États-Unis ont envahi l’Afghanistan pour prouver à la planète qu’ils étaient encore la plus grande puissance mondiale. Le Canada a décidé d’y participer et l’opposition n’était pas aussi grande qu’elle l’est aujourd’hui, un peu par solidarité à nos voisins du sud dont on ressentait le chagrin du moment. Aujourd’hui, la très grande majorité des sondages confirment que les citoyens canadiens sont contre la mission de guerre actuellement en cours mais qu’ils endossent la présence militaire, à condition que ce soit pour participer à la reconstruction du pays et assurer une vie paisible pour les afghans.

Les deux aspirants au poste de premier ministre sont incapables de prouver aux canadiens qu’ils respectent l’opinion publique. Comment peut-on parler de démocratie si les politiciens ne sont pas en mesure de modifier la nature de leur présence en Afghanistan afin de rejoindre les vrais traditions canadiennes en matière de politique étrangère? Avec un peu de courage et de créativité, on pourrait exiger le remplacement des troupes de l’OTAN par une délégation de casques bleus de l’ONU, ce qui contribuerait certainement à calmer la violence, causée principalement par la présence américaine en sol afghan. Le Canada pourrait alors être en charge de la mission de l’ONU et ainsi contribuer à la vraie reconstruction de ce pays dévasté par des années de conflits militaires… Encore aujourd’hui, l’armée américaine est celle qui a le plus important effectif avec 15,000 soldats. Le peuple afghan ne fait pas confiance aux américains. Il est impossible d’apporter la stabilité et la paix dans ce pays tant que nous serons perçus comme l’envahisseur.

Le sondage Léger d’aujourd’hui annonce que tout est possible pour les libéraux. Dion semble être prêt pour une campagne électorale. Son avenir politique se jouera donc plus tôt que prévu. S’il n’obtient pas au moins un gouvernement minoritaire libéral, il est foutu et le prochain chef arrivera très vite… Tout semble annoncer qu’il jouera la même carte que le parti conservateur en ce qui concerne l’Afghanistan. Il est essentiel que Jack Layton et Gilles Duceppe soulèvent sérieusement ce débat afin d’éviter que le prochain gouvernement appuie aveuglément les américains dans leurs visions impérialistes. Nous devrons être assurés que le Canada – et le Québec – soient encore perçus comme des peuples pacifiques, qui désirent sincèrement aider les citoyens de ce pays dévasté.

Cet article a été publié sur Un Homme en Colère le 15 février 2008 et sur Cent Papiers le 18 février 2007

Photo : Jayel Aheram – flickr

samedi 16 février 2008

Manifestation contre la privatisation des soins de santé au Québec

EN AVOIR POUR SON ARGENT !!!

Au lendemain du dépôt de son rapport au gouvernement Charest, tel est le titre de la conférence que donnera Claude Castonguay devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. C’est donc avec empressement qu’il dévoilera à ses « amis » le contenu de son rapport sur le financement de la santé !

DÉNONÇONS CE SCANDALE !

Manifestons notre indignation !

Le mercredi, 20 février 2008, à 12h00
au Delta Centre-Ville
777, rue Université,
Montréal

Y VA EN AVOIR POUR SON ARGENT !

Nous y serons !
Non à la privatisation des soins de santé
Soyons nombreux et nombreuses !

Communiqué du conseil central du Montréal métropolitain - CSN

mardi 12 février 2008

Le privé ne sauverait pas le public en santé

« Dès qu’on permet le financement privé d’un système de santé, ça occasionne des problèmes » Jean-François Landry, chercheur de l’IRIS.

Journal Le Métro, le 12 février - L’apport croissant du privé ne résoudrait pas les maux du système de santé.

«Le financement privé des services médicaux et hospitaliers s’avère au mieux inutile, au pire nuisible», a déclaré hier le chercheur de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), Guillaume Hébert.

Le système de santé du Québec est financé actuellement dans une proportion de 70 % par des fonds publics. Pour le reste, les usagers contribuent par l’entremise de programmes d’assurances ou leurs impôts, ce qui constitue des dépenses privées.


Plus coûteux, moins efficaces

Les chercheurs de l’IRIS ont avancé que des soins financés par le privé seraient plus coûteux, moins efficaces et moins accessibles que ceux prodigués dans le système public.
Ils donnent comme exemple l’Australie, où la privation partielle du système de santé a coûté 1,3 G$ à l’État. En Angleterre, avec l’arrivée du privé, la qualité des soins s’est considérablement dégradée.

«Dans une optique de justice sociale, ce n’est pas en se tournant vers le privé que seront régler tous les problèmes», a ajouté le chercheur de l’IRIS, Jean-François Landry.

Du même coup, les chercheurs de l’IRIS réfutent les arguments des tenants du privé qui reposent sur le vieillissement de la population ou les coûts galopants du système de santé. Selon eux, l’augmentation des dépenses en santé est attribuable à la hausse des prix des médicaments et non au nombre grandissant des personnes âgées.

Plutôt que de laisser une plus grande place au privé en santé, Guillaume Hébert et Jean-François Landry suggèrent, entre autres, de miser sur les soins à domicile. Ils encouragent
le gouvernement à négocier les prix des médicaments.

Rapport de l’IRIS : http://www.iris-recherche.qc.ca/docs/Note-sante_2008.pdf

lundi 11 février 2008

Pauvre petit pitou

Selon Michel David du Devoir, le député de la circonscription de Chambly, M. Richard Merlini, est une des rares vedettes de l'ADQ. C'est lui qui avait lancé un "pauvre petit pitou" au ministre Béchard lors de l'imbroglio causé par la visite de Stephen Harper à Rivière-du-Loup en décembre dernier. Les partisants de ce parti n'ont pas fait montre de beaucoup de retenue avec cette "maladresse protocolaire"...

Je me demande si Louise Beaudoin et Jean Charest chantonnaient du "pauvre petit pitou" en plaçant les appels téléphoniques qui ont permis la visite - in extremis - de Mario Dumont à Matignon?

Castonguay et la chambre de commarce

Montréal, le 11 février 2008. – Alors que le ministre de la Santé et des Services sociaux n’a toujours pas annoncé quand il entend rendre public le rapport du Groupe de travail sur le financement de la santé, les dirigeants syndicaux du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) sont renversés et choqués de constater que Claude Castonguay s’est engagé à dévoiler en primeur les conclusions de son rapport devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et qu’il promet aux gens d’affaires qu’ils « en auront pour leur argent ».

Les dirigeants syndicaux du SISP réagissent ainsi à l’information publiée sur le site Internet de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain qui invite ses membres à un déjeuner-causerie, le mercredi 20 février prochain, avec Claude Castonguay. On peut y lire que la conférence intitulée « En avoir pour votre argent » permettra aux gens présents d’alimenter leurs « réflexions à l’égard de la question du financement de la santé en prenant connaissance en primeur du rapport du Groupe de travail sur le financement de la santé présidé par Claude Castonguay ».


Un manque d’éthique flagrant

Les dirigeants syndicaux du SISP ne comprennent pas comment Claude Castonguay a pu prendre un tel engagement envers les gens d’affaires, alors que les citoyennes et les citoyens du Québec ne savent toujours pas à quel moment la présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget, et le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, ont l’intention de rendre public le rapport.

« C’est un manque d’éthique flagrant et surtout un manque de respect inqualifiable envers l’ensemble de la population du Québec qui risque d’être affectée par les recommandations du rapport Castonguay. À quel titre les gens d’affaires méritent-ils d’être informés en primeur sur un sujet qui concerne tout le monde au Québec ? Claude Castonguay est-il si pressé d’aller recevoir les applaudissements des gens d’affaires parce qu’il s’apprête à leur ouvrir plus grandes les portes du lucratif marché de la santé au Québec ? », questionnent les porte-parole syndicaux.

Article complet : SISP

dimanche 10 février 2008

L’IEDM et la privatisation du transport en commun

Les chercheurs de l’Institut Économique de Montréal (IEDM) sont vraiment à court d’idées… Au lieu de concevoir des projets constructifs pour stimuler la croissance économique, ils se concentrent sur la privatisation des services publics, tout azimuts…

Leur dernière trouvaille : privatiser le transport en commun. L’Institut a même pris le soin d’inviter un expert américain afin de lancer sa nouvelle propagande qui gravite toujours autour du même argument : le privé fait mieux. M. Wendell Cox nous est présenté comme un chercheur associé et invité au Conservatoire national des arts et métiers de Paris, mais il possède avant tout sa firme de consultation et est membre émérite de plusieurs « think tanks » de la droite économique, dont le Frontier Center For Public Policy et l’Heritage Foundation.

Les systèmes de tranport public représentent une mine d’or pour nos entrepreneurs. Ils n’ont pas à concevoir une nouvelle idée, à investir dans la recherche ou faire preuve d’originalité. Le trésor est là qui les attend. Après des années d’investissements massifs de la part des gouvernements et des citoyens, voilà qu’il faudrait leur donner un autre morceau de notre patrimoine afin qu’ils puissent « créer de la richesse ».

Dans un article écrit par M. Cox et publié dans le quotidien The Gazette (repris intégralement sur le site de l’IEDM), on nous cite l’exemple de la privatisation de la société de transport de Denver qui, selon lui, est la preuve vivante de cette idée révolutionnaire. Cependant, lorsqu’on consulte les analyses du département américain du transport, on constate que plus de la moitié des économies réalisées suite au partenariat avec l’entreprise privée sont directement reliées à la diminution des salaires et des bénéfices alloués aux employés. Lorsque les premiers contrats ont été donnés aux transporteurs privés, il y avait compétition entre quelques joueurs, ce qui promettait « l’auto-régulation » des forces du marché. Quelques années plus tard, il ne restait qu’une ou deux entreprises importantes, fusions et acquisitions obligent…

Il faut se rappeler que plusieurs villes nord-américaines - dont Montréal - ont du racheter les compagnies de tramway et d’autobus dans les années cinquante et soixante car elles se sont montrées incapables de moderniser les équipements et plusieurs d’entre elles étaient en faillite. On peut donc se permettre de questionner les intentions de l’entreprise privée qui désire maintenant se réapproprier ce qu’elle n’a pas été en mesure de bien gérer par le passé! Qu’on se souvienne de la défunte Laidlaw - un des principaux transporteurs privés en Amérique du Nord et grand gagnant de la privatisation du réseau de Denver – qui a demandé la protection des tribunaux canadiens en 2001…

Il est primordial que les services de transport en commun soient contrôlés par l’état et qu’ils soient étroitement liés à un plan d’urbanisme sérieux et à une gestion restrictive du trafic routier. Si l’on reconnaît qu’il faut réduire la pollution, on doit s’assurer que les services publics sont soigneusement planifiés et d’en optimiser son utilisation par le plus grand nombre de citoyens et de travailleurs. Comme il surveille constamment ses intérêts et sa profitabilité, le privé ne pourrait pas offrir ce service à moyen terme et rien ne prouve qu’il pourrait faire mieux. Surtout lorsque l’expert recruté par leur Institut fait la promotion de l’étalement urbain et de l’utilisation de l’automobile pour le tourisme!

M. Wendell Cox maintient également plusieurs sites, dont Demographia, Public Purpose et Rental Tours .
Photo : Harry Halibut – Flickr

mardi 5 février 2008

Mario Dumont annonce sa retraite

Ce billet a été publié sur UHEC le 31 janvier dernier.

Ça y est, c’est maintenant officiel, Mario Dumont a décidé de prendre sa retraite. Après avoir vu des tonnes de publicités en cette période des REERs, il a décidé de quitter la vie politique.

C’est en demandant aux enseignants de « redevenir une figure d’autorité qui commande le respect des écoliers » que Mario Dumont a annoncé son départ comme député et chef de l’opposition officielle. Tout en jouant son rôle de politicien populiste, il vient de réaffirmer son désir de baisser dans les sondages et de perdre les prochaines élections.

La baisse de popularité que connaîtra Mario au cours des prochaines semaines est la répétition de ce qui s’est passé lors de la campagne électorale de 2003. Après avoir connu des heures de gloire, son parti redeviendra une erreur de parcours, un courant politique éphémère. Comme il le mentionnait lui-même dans son livre Avoir le courage de ses convictions, « l’expérience est la somme de nos erreurs… Manifestement, nous en avons fait plusieurs en seulement quelques mois…. ».

Que Mario comprenne bien : en exigeant le retour des coups de règle dans les classes, il s’attaque directement à la qualité de l’enseignement, non seulement par les professeurs mais par les parents également. Il vient de leur dire clairement qu’ils ne savent tout simplement pas comment « élever » leurs enfants. Pourtant, c’est lui qui mentionnait, toujours dans le même bouquin, que « l’école doit être un milieu riche, dynamique et créatif, où les jeunes se découvrent et apprennent à vivre en société… ».

Le modèle qu’il propose - celui inspiré par les conservateurs traditionnalistes de la vallée de l’Okanagan, par les républicains du midwest américain ou par les fondamentalistes religieux de tout accabit – sera mal reçu par la grande majorité des québécois. Il faut comprendre que faire la promotion du modèle patriarcal n’est pas aussi bien reçu de nos jours qui l’était sous le règne de Duplessis.

Mario aura tout de même connu une carrière politique intéressante. Il aura au moins prouvé que l’approche conservatrice, de droite et proche des vieilles traditions catholiques, ça ne « pogne » plus au Québec.

Au revoir Mario. Je suis certain que l’IEDM t’accueillera à bras ouverts.

À lire également: L’ADQ se dégonfle

dimanche 3 février 2008

Médias et démocratie

Et voilà donc Mario Dumont se portant à la rescousse de TQS. Après avoir pris la défense de Jeff Fillion, l’ADQ se fait maintenant le porte-parole du mouton plus- noir-que-jamais et exige « que le CRTC donne à ces réseaux les moyens de leurs ambitions… ». Pour un homme politique qui prône les bienfaits de la réduction de la taille de l’état, M. Dumont se sent bien généreux! Dans l’édition du 26 janvier du Devoir, Gil Courtemanche lui donne toute une gifle…

Pendant que la droite québécoise suggère l’intervention de l’état (….), les journalistes québécois se rencontrent le weekend prochain pour discuter des enjeux entourant les médias et la démocratie. Organisé par la Fédération Nationale des Communications (CSN) et présidé par la sénatrice Joan Fraser (ex-journaliste et éditiorialiste au quotidien The Gazette), le colloque demande à ses participants si « Informer est encore d’intérêt public? » Sur le site Internet, on peut y lire des dizaines d’articles, rédigés par des journalistes, politiciens et écrivains, qui tentent de lancer des pistes de réflexion sur les grands enjeux entourant le monde des médias d’information.

La programmation de l’événement permettra de débattre également sur l’importance que joue Internet, les nombreux sites d’information et les millions de blogues qu’on peut y trouver. Sur ce sujet particulier, voici quelques passages qui ont attiré mon attention sur le site du colloque et qui apportent des éléments intéressants au débat :


Pascal Lapointe, journaliste :
Effectivement, rien qu’avec les blogues, on assiste depuis 2003 à un phénomène extraordinaire: des dizaines de millions de citoyens prennent la parole, et certains de ces «amateurs» le font avec un talent qui ferait rougir d’envie certains professionnels.

Sur Internet, les plus militants des internautes rêvent justement d’un univers où on n’aurait plus du tout besoin des journalistes: c’est le mythe du «journaliste citoyen».

Le travail journalistique vaut de moins en moins cher? On l’a dit, les tarifs à la pige n’ont pas augmenté depuis 40 ans. Or, les tarifs sur Internet se situent dans la même fourchette. Et que dire des «journalistes citoyens» fiers de travailler bénévolement...


Daniel Marsolais, journaliste :
Certains, et je n’en suis pas, vont même jusqu’à se demander si cette «presse alternative», décrite aussi comme le contre-pouvoir du quatrième pouvoir, ne serait pas en train de devenir la solution de remplacement à la presse traditionnelle… Mais ça c’est une autre histoire et un excellent sujet de réflexion pour un autre colloque...

Quoi qu’il en soit, ce qui est tout à fait extraordinaire avec ce nouvel outil de communication, c’est son immense souplesse, sa très grande facilité de publication, sa non moins grande liberté éditoriale et sa formidable capacité d’interaction avec les lecteurs.

Et pour ceux qui, à juste titre, ont toujours été préoccupés par le pluralisme des sources d’information, ne trouvent-ils pas ici un outil non traditionnel qui contribue à faire avancer un tant soit peu la démocratie?

En dépit de tout, la plus grande force du web c’est peut-être de bousculer un peu l’ordre établi, et surtout de forcer l’industrie des mass-médias et ses artisans à se redéfinir. À cet égard, la question qui devrait être sur toutes les lèvres des journalistes de l’écrit par les temps qui courent est la suivante: combien de temps encore nos journaux, tels que nous les connaissons dans leur forme actuelle, tiendront-ils encore le haut du pavé?


Michel Nadeau, journaliste au Devoir (1974-1984) :
Rappelons que la démocratie n’est pas l’exercice du droit de vote mais l’accès au débat avant le vote. Les citoyens bâtissent eux-mêmes leurs médias et des réseaux à la hauteur de leurs intérêts; mais le web ne fournira jamais le jugement nécessaire pour évaluer et classifier cette mer d’information. Des experts seront nécessaires pour faire des liens entre des faits, pour apporter une solide crédibilité derrière certains propos.


Bernard Landry, ex-premier ministre du Québec :
Comme ceux qui respectent l’économie de marché ont le devoir de la surveiller et de la moduler pour sa propre sauvegarde, les garants de la liberté de presse doivent en prévenir les dérives potentielles à travers l’action collective, qu’elle soit étatique, citoyenne ou corporative.

samedi 2 février 2008

Fear of a blank planet



Mise à jour, le dimanche 3 février: Toutes les générations se posent la même question: pourquoi les jeunes sont "comme ci", pourquoi les jeunes sont "comme ça"? Aujourd'hui, les jeunes sont bombardés avec les questions reliées à l'environnement, la soif de richesse, les terroristes...

Fear of a blank planet. Pièce du groupe britannique Porcupine Tree.

Sunlight coming through the haze
No gaps in the blinds
To let it inside
The bed is unmade, some music still plays

TV, yeah it's always on
A flicker of the screen
A movie actor screams
I'm basking in the shit flowing out of it

I'm stoned in the mall again
Terminally bored
Shuffling around the stores
And shoplifting is getting so last year's thing

Xbox is a god to me
My finger on the switch
My mother is a bitch
My father gave up ever trying to talk to me

Don't try engaging me
The vaguest of shrugs
The prescription drugs
You'll never find a person inside

My face is smothered on
Curiosity is good enough for me
I'm tuning out his eyes
Pills are on the rise

How can I be sure I'm here?
The pills that I've been taking confuse me
I need to know that someone sees that
There's nothing left, I simply am not here

I'm through with pornography
The acting is lame
The action is tame
Explicitly dull, or rather a lull

Your mouth should be boarded up
Talking all day with nothing to say
Your shallow proclamations
All misinformation

My friend says he wants to die
He's in a band, they sound like Pearl Jam
Their clothes are all black
The music is crap

In school I don't concentrate
And sex is kinda fun, but just another one
Of all the empty ways of using up the day

How can I be sure I'm here?
The pills that I've been taking confuse me
I need to know that someone sees that
There's nothing left, I simply am not here

Bipolar disorder
Can't be any boarder
Bipolar disorder
Can't be any boarder