vendredi 28 décembre 2007

Le temps des fêtes (4) – les idées de Mario

Nous sommes partis des considérations théoriques suivantes: ce qu’un homme pense est relativement peu important. Cela dépend en grande partie du hasard, du type de slogans qu’il entend, du parti auquel il appartient par tradition ou conditionnement social, des idéologies qui l’atteignent. De ce fait, il pense plus ou moins ce que pensent aussi les autres. C’est un signe de la tendance de l’homme à l’adaptation et de son manque d’indépendance. C’est ce que nous appelons l’opinion. On peut facilement changer d’opinion. Elle tient seulement tant que les circonstances restent les mêmes. Et, pour le dire tout de suite en passant, ce sont bien là les grands inconvénients de tous les sondages d’opinion qui, précisément, ne questionnent que les opinions; la nature même de ces tests vous empêche de poser la question : Que feriez-vous demain si les circonstances étaient tout à fait différentes? Or c’est cela qui compte en politique, et non pas en première ligne ce qu’un individu pense à ce moment même. Ce qui importe, c’est sa façon de vivre et d’agir. Elle dépend de son caractère. Et si on pose la question de cette façon, on aboutit à un autre concept, celui de conviction. La conviction est une opinion enracinée dans le caractère d’un homme et pas seulement dans sa tête. La conviction naît de ce qu’il est, tandis que l’opinion ne provient souvent que de ce qu’il entend… - Erich Fromm, 1974.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mario Dumont me fait penser à un pyromane particulièrement tordu qui, une fois l'incendie allumé par ses soins, viendrait interviewer les sinistrés jetés à la rue et se servirait de leur commentaires pour, dans un premier temps, raffiner son travail de boute-feu et ensuite, critiquer le travail des pompiers.