samedi 19 janvier 2008

Le baîllon pour Kucinich

Le système bipartite américain prouve une fois de plus que la démocratie en Amérique est en très mauvaise posture. J’ai encore une fois eu cette conviction lorsque j’ai appris ce matin, lors de ma visite habituelle sur les Carnets Dédalus, qu’un des aspirants à l’investiture du parti démocrate, Dennis Kucinich, a été écarté du débat de mardi dernier suite à une décision controversée du réseau NBC.

Kucinich avait reçu confirmation du réseau de télévision car son profil respectait les critères qui permettent de participer à de telles rencontres publiques. Quelques jours avant le débat, son organisation a appris qu’il ne serait pas invité au débat. L’histoire s’est terminée en cour de justice où le magistrat a jugé que NBC devait inclure le quatrième candidat à l’émission devant être présentée en direct le 15 janvier. Le télédiffuseur a modifié les critères de qualification et Kucinich n’a finalement pu se joindre aux candidats vedettes - Clinton, Obama et Edwards - pour débattre des enjeux politiques américains.

Invité par Amy Goodman du réseau Democracy Now!, il a finalement eu l’opportunité de partager ses positions et ses solutions pour les grands problèmes de l’Amérique. Seul candidat radicalement opposé à l’invasion de l’Irak en 2003, Kucinich se démarque des autres candidats démocrates par sa compréhension unique des enjeux et des solutions qu’il préconise à court terme. Il exige notamment un retrait immédiat des troupes américaines en Irak et se dissocie complètement de l’importance des prérogatives militaires, comprennant qu’il pourrait même se faire traiter d’anti-patriotique.

Les différences entre les trois "principaux" candidats démocrates sont minces. Une femme, un homme de couleur, un troisième jouant la carte de l’honnêteté. Ça, ce sont les images projetées. Les ressemblances entre le parti démocrate et le parti républicain en ce qui concerne la politique étrangère, le rôle de l’armée et l’économie sont frappantes. Le système bipartite ne fonctionne pas.

Et au Québec, il se passe quoi avec la réforme du scrutin Monsieur Dumont?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aimerais proposer (en guise de réflexion) un court texte de Jacques Robin tiré de son livre CHANGER D'ÈRE et qui illustre bien les préoccupations que nous sommes en droit d'avoir quant à la délégation de la souveraineté aux politiciens mercenaires et interchangeables nous connaissons tous:
"Les dégradations que nous constatons tous les jours dans la pratique démocratique sont dues pour une bonne part à la délégation inconditionnelle des pouvoirs des citoyens à des représentants qui deviennent rapidement, souvent pour leur vie entière, des professionnels de la politique: tous les quatre, cinq ou sept ans, selon les constitutions, ils reçoivent procuration pour un programme et des projets, eux-mêmes concoctés en vase clos, sur lesquels les électeurs ne reçoivent qu'une information tronquée ou biaisée."
Pourquoi en sommes nous rendus à penser presque systématiquement, quand un de ces politiciens ouvre la bouche: "Où est le mensonge dans le discours sirupeux qu'il vient de nous servir"??? C'est que nous assistons à un laminage idéologique sans précédent qui origine de l'accaparement , par les puissants de ce monde, de toutes les tribunes médiatiques disponibles. À défaut de médias libres (comme celui-ci) et de représentation électorale proportionnelle, nous en serons de plus en plus réduits à contempler, sans possibilité de débattre, les virages et dérives de toutes natures que nous feront applaudir les spécialistes du spectacle politicien. Les eaux glauques sur lesquelles naviguent les partis traditionnels visent à nous cacher l'abîme où ils veules nous entraîner.
N'oublions jamais que les vrais conservateurs sont ceux qui ont vraiment quelque cho$e (sic) à conserver. Les autres ne font que servir à la table où ils s'empiffrent.

Anonyme a dit…

Je m'excuse pour la faute à la fin de mon texte. Bien entendu, vous aurez compris qu'il fallait lire : "...où ils VEULENT nous entraîner." Et que cela n'avait rien à voir avec la veulerie des politiciens stipendiés par les pouvoirs économiques.